La nouvelle gamme Hauts de Montrouge débarque
La coopérative Hauts de Montrouge, à Nogaro, se donne les moyens de ses nouvelles ambitions. Avec à sa direction, Pierre Daniel, un homme expérimenté dans le secteur agro-alimentaire
Il est arrivé au mois d’octobre dernier, sans faire de bruit. Ce n’est pas le genre du personnage, plutôt adepte du travail bien fait, de l’efficacité sans forcément se mettre en lumière. Pierre Daniel « citoyen européen », comme il aime à se définir, est le nouveau directeur général des Hauts de Montrouge. Un poste qui n’existait pas. Déjà le signe d’un changement de braquet souhaité par Patrick Farbos, le président de la structure nogarolienne qui compte 55 adhérents.
Le nouveau DG ne manie pas la langue de bois. Son message est clair : « ma mission est de redonner un élan commercial, marketing et une cohérence industrielle. Depuis des années HDM a accumulé des façons de faire, des processus. Des couches ont été ajoutées au mille-feuille. Désormais il faut mettre de la cohérence dans tout cela. »
Un joli chantier pour cet homme très expérimenté (voir par ailleurs) qui rappelle que l’activité de HDM s’articule autour du vin en vrac (80%) et des produits embouteillés (20%) parmi lesquels l’armagnac a une place solide. « HDM est le quatrième metteur en marché de l’armagnac (1), précise-t-il. Cela nous oblige à participer, à accompagner le dynamisme actuel de l’armagnac. Chacun à sa place, avec ses moyens, qu’il soit petit producteur ou négociant important, a un rôle important à jouer. » C’est dans cette volonté que s’inscrit HDM.
Sans tarder, Pierre Daniel a instauré plus de « cohérence » dans la politique commerciale armagnac. « Nous allons désormais travailler autour de trois marques. » Deux sont connues. Lafontan continuera à occuper les linéaires de la grande distribution alors que la marque historique De Montal restera sur le créneau « tradition » avec un œil sur l’export. La nouveauté s’appelle Hauts de Montrouge. « Cette nouvelle marque sera notre fleuron. Des eaux-de-vies de grandes qualités avec une gamme large de la Blanche aux eaux-de-vie rares. Nous souhaitons positionner les armagnacs Hauts de Montrouge sur un segment haut de gamme à destination, notamment, de jeunes consommateurs avertis. Mais aussi avec cette volonté de répondre aux évolutions des modes de consommation, je pense tout particulièrement à l’univers de la mixologie, » analyse Pierre Daniel.
Les derniers calages design-marketing sont en cours. La gamme Hauts de Montrouge va débouler dans les jours qui viennent. « Elle doit nous permettre d’aller chercher de nouveaux marchés, de faire connaître les armagnacs, les modes de consommations, insiste le directeur général de HDM. Si aujourd’hui le marché connaît une légère décroissance, nous devons tout mettre en œuvre pour participer à la croissance de toute la filière. Nous avons une vraie volonté (Ndlr, une belle ambition aussi) que nous allons traduire en actions.»
Trente années dans l’agro-alimentaire
Après une formation en sciences-éco, Pierre Daniel, originaire du sud-est de la France, quitte l’université de Montpellier pour un premier job de commercial chez Tropicana, en Chalosse. Il devient rapidement manager régional avant la fusion de Tropicana et Pepsi Cola. En 2002 il fait partie de la belle aventure Pepsi Co, et devient responsable commercial pour tout le grand Sud. En 2008 il prend la direction des ventes de Yoplait « pour réveiller la belle endormie » et reconstruire sa force de vente. En 2016, départ pour Strasbourg et la charcuterie alsacienne Iller. Il en assure la direction avant de prendre le poste de DG du groupe André Bazin en 2016.
(1) Le chiffre d’affaires généré par l’armagnac dans la structure Hauts de Montrouge se situe en 1,5 et 2 millions d’euros par an, selon les années. HDM distille environ 1000 hectolitres d’alcool pur par an. Les 55 adhérents de HDM travaillent 1200 hectares de vignes.