16 000 hl ont été distillés

Distiller davantage est le leitmotiv de Jérôme Delord, le président de l’interprofession armagnac. 2023-2024 est très supérieur à l’année passée

Jérôme Delord a le sourire. Lors de l’assemblée générale 2022, pour sa prise de fonction, il avait lancé un objectif ambitieux, à savoir atteindre les 20 000 hl d’alcool pur distillés. Un an plus tard, il réitérait.

Les chiffres (à ce jour) de la campagne en cours sont particulièrement encourageants. Si l’objectif n’est pas encore atteint, avec 16 000 hl, les Armagnacais font beaucoup mieux qu’en 2022-2023 (11 000 hl) et qu’en 2021-2022 (10 000 hl). Et ce, malgré une année encore trop marquée par des conditions météorologiques peu favorables (gel, tempête, sècheresse).

« Il faut poursuivre dans cette voie, martèle le président Delord. C’est mieux mais l’objectif de 20 000 hl demeure. Si nous voulons progresser sur les marchés, nous devons produire davantage. Il ne faut pas tergiverser ou passer des heures à se demander comment nous ferons pour faire progresser nos ventes, l’heure est à plus produire. »

On ne pourra pas accuser Jérôme Delord de changer de cap : il reste fidèle à cette ambition de produire plus. « Que je sache, le produit ne se périme pas, sourit-il, alors rien de nous empêche de distiller davantage. »

Pour lui, « il faut de se donner les moyens de stocker » car de toute façon « le produit prend de la valeur ». « Donnons à l’armagnac de la visibilité », dit encore le président du Bureau National Interprofessionnel de l’armagnac (BNIA).

Pour offrir cette visibilité, il suggère qu’un travail soit effectué sur le coût de revient de la production d’armagnac. « Nous avons fait ce travail sur le coût de revient à l’hectare, il faut désormais l’effectuer sur 1, 4 ou 10 ans. Cette vision doit permettre à chaque producteur de faire un choix et sans doute de l’inciter à distiller davantage. Il pourrait ainsi croiser ces données avec les marchés du vin. La commission économique, présidée par Vincent Cornu, travaille sur ce dossier. »

Quant au marché, « il se maintient » selon Jérôme Delord. « Dans un contexte mondial difficile, nous maintenons le cap à l’export avec une progression de 4%. Cela compense un marché français plus à la peine. »

Pour le président Delord l’avenir passe avant tout par le développement des ventes à l’exportation. « En France, nous sommes présents pratiquement partout, difficile de faire beaucoup mieux. En revanche, dans de nombreux pays nous partons de zéro et ne pouvons que progresser. »

D’un point de vue plus « technique » Jérôme Delord évoque de nouveau la question « de la réserve climatique » qu’il souhaite « évoquer avec l’ensemble de la profession pour essayer d’avancer sur le sujet. »