Des dénicheurs d’armagnacs oubliés
Leur projet est né comme une boutade. Frédéric Chappe, Xavier Bru, Vincent Cornu et son épouse Christelle sont des amis de vingt ans. Expérimenté dans le milieu de la restauration, Vincent a transmis à ses compères sa passion pour l’armagnac. « Depuis des années, raconte-t-il, on me sollicite pour conseiller un bon armagnac, une eau-de-vie qui sorte de l’ordinaire. A force de leur en parler, j’ai entraîné mes copains vers les chais ». Depuis bientôt cinq ans, cette joyeuse bande sillonne le terroir armagnacais, en quête de raretés.
S’ils ont chacun leur job, ensemble ils ont créé L’Encantada. « Cette petite société, éclaire Frédéric, le commercial toulousain, cadre notre démarche. Nous cherchons des armagnacs, souvent oubliés au fond des chais, pour les mettre en lumière ». Des dénicheurs des temps modernes, des chasseurs de trésors ambrés. « C’est extraordinaire, rayonne Vincent. Nous trouvons des eaux-de-vie qui n’ont connu que leur fût d’origine. Alors nous y mettons notre patte, mais sans réduire l’armagnac ».
Des bruts de fût rares par leur qualité, leur origine très souvent inconnue de l’amateur, voire de la profession. « Vous savez, s’amusent Vincent et Frédéric, notre démarche s’inscrit dans la niche de la niche, mais là est notre idée de l’armagnac. Nous sommes sur le marché des personnes éduquées, des amateurs éclairés toujours avides de découvrir autre chose pour nourrir leur passion. » « Ce serait sympa que notre projet ne reste pas un caprice de copains, disent-ils. Déjà, nous avons effectué un pas important. Il y a cinq ans nous n’aurions jamais imaginé vendre quelques milliers de bouteilles. » Pas davantage remporter un marché comme celui auquel L’Encantada vient d’accéder pour le compte de la Maison du whisky.
Les compères basés à Vic-Fezensac entendent « casser les codes tout en respectant le produit. » A l’étranger, deux ou trois clients ont entendu le message. Déjà, une dizaine de domaines de Ténarèze et du Bas-Armagnac fait confiance au quatuor de quadragénaires. Grâce à eux, leurs armagnacs trouvent une seconde vie. Quand ils ne sortent pas de l’oubli.
Illustration : Vincent, Christelle, Frédéric et Xavier vibre pour l’armagnac (Photo DR)
Septembre 2016