Les ventes d’armagnac explosent depuis janvier
Vendredi l’assemblée générale de l’interprofession (BNIA) évoquera un « Plan stratégique Armagnac 2030 ». Après avoir fait un point sur un marché au beau fixe depuis janvier. Le point avec le président Farbos
« Tout n’est pas parfait mais nous avons de bonnes raisons d’afficher une certaine satisfaction », lance Patrick Farbos, le président du Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA) qui tiendra son assemblée vendredi matin à Eauze. Une rencontre statutaire qui sera, aussi, l’occasion de donner le top départ du Plan stratégique Armagnac 2030 (nous y reviendrons vendredi) véritable feuille de route des Armagnacais pour les années à venir.
Mais assemblée statutaire oblige, il sera d’abord question de chiffres. Ceux de l’exercice 2020 très largement marqués par la crise sanitaire mais qui laissent apparaitre une très belle tenue du résultat en valeur (voir par ailleurs) et ceux des sept premiers mois de l’année qui sont particulièrement encourageants avec une évolution (à la date du 31 août) de près de 30% en volume et 35% en valeur.
« En 2020 les avions étaient cloués au sol, puis nous avons eu la bataille contre le projet Trump d’augmenter nos taxes à l’arrivée sur le sol américain. Heureusement, commente Patrick Farbos, avec nos collègues de Cognac et de Bordeaux, nous avons réussi à mobiliser nos élus qui ont obtenu de Joe Biden un retrait de ces taxes pour quatre ans. Malgré ce contexte difficile il faut en effet se réjouir de nos ventes depuis janvier. »
« Nos marchés traditionnels sont confortés (Chine, Etats-Unis, Russie) et de nouveaux apparaissent, poursuit le président Farbos. C’est un signe encourageant. » Et sans dévoiler la teneur des propos qui seront en débat vendredi dans la partie prospective, le président de l’interprofession distille quelques pistes sur lesquelles il souhaite que la filière s’engage. « D’abord il faut poursuivre les efforts sur le mode de consommation cocktail. Chaque fois que nous proposons l’armagnac sous cette forme c’est une grande réussite. »
Ensuite, le président veut poursuivre « l’évolution de (notre) organisation professionnelle. » Avec des mesures techniques au travers d’outils plus efficients mais aussi dans l’organisation statutaire « afin par exemple que le président en fonction achève son mandat en président l’assemblée générale qui valide sa dernière année de responsabilité. »
Patrick Farbos met également l’accent sur la nécessité de poursuivre « les excellentes relations que nous avons avec la Région Occitanie. Avec Olivier Goujon, notre directeur, nous entamons s’importantes démarches avec la Région Nouvelle-Aquitaine. »
« Par ailleurs, ponctue Patrick Farbos, notre directeur travaille à la mise en place de nouvelles organisations au sein du BNIA, en n’hésitant pas à faire appel à des compétences extérieures. La présentation du Plan stratégique en sera un bel exemple. »
Rendez-vous vendredi pour la découverte de ce Plan et l’ambition de l’armagnac pour les dix années à venir.
Chine, Etats-Unis, Russie, le trio gagnant
Les chiffres consolidés de 2020 donnent mal à la tête. La crise sanitaire est passée par-là et avec elle un effondrement des ventes d’armagnacs. Les pertes à l’exportation sont importantes (-12,20% en volume) mais en revanche la bonne nouvelle vient du côté du résultat en valeur avec seulement (-1,03%) pour la même période.
Une année noire que les huit premiers mois de l’année 2021 ont fait oublier. Avec une explosion des ventes (+32,46%) de bouteilles à l’export, pour un chiffre d’affaires qui bondit lui aussi (+36,99%).
A regarder de plus près ces chiffres à l’export on observe un +50,07% pour la Chine, + 30% la Grande Bretagne et la Russie, + 20% pour les Etats-Unis ou encore +60% pour l’Espagne.
En valeur, le trio gagnant des sept premiers mois de l’année 2021 est Chine, Etats-Unis, Russie. Et la tendance sur le mois d’août ne dément pas ces bons résultats.
Les chiffres clés de 2020
14 333 hectolitres d’alcool pur issus de la distillation 2019/2020
162 592 hl c’est le stock d’armagnac à fin 2020
2,8 millions de bouteilles ont été vendues en 2020, soit 1,25 millions en France et 1,54 millions à l’export.
80% du volume (en bouteilles) en France sont réalisés par les 15 premières Maisons, les 5 premières réalisent 70% du total bouteilles.
80% du volume (en bouteilles) à l’export sont réalisés par les 15 premières Maisons, les 5 premières Maisons réalisent 50% du total bouteilles.