Charron s’offre une notoriété

Confidentiel il y a encore six ans, le domaine de Charron, à Villeneuve-de-Marsan, s’installe dans le paysage armagnacais

On oublierait presque que l’étiquette flanquée d’un zèbre, qui caractérise les flacons du domaine de Charron, n’existe que depuis une grosse poignée d’année. Sept ans exactement que Jean-Philippe Balay a quitté le milieu du pétrole pour se lancer dans une aventure aussi passionnante qu’imprévue, celle de l’armagnac.
Ce passionné de spiritueux –notamment du rhum- se lançait un défi gigantesque en prenant en main la propriété landaise de son beau-père Claude Lartigue. L’ingénieur chimiste a quitté l’or noir pour celui, ambré, des eaux-de-vie armagnacaises.
Sept ans plus tard l’enthousiasme est toujours présent malgré des embûches dont Jean-Philippe se serait passé : « disons qu’entre les années Covid et l’épisode de gel du printemps dernier, nous n’avons pas été gâtés. »
Pour autant, le domaine de Charron poursuit un chemin bordé de succès : « si 2020 a été horrible, analyse Jean-Philippe, en 2021 j’ai fait mieux qu’en 2019. » Entendez par là que le chiffre d’affaires du domaine a retrouvé des couleurs encourageantes. Avec, notamment, des marchés à l’export en hausse significative.
« Je travaille avec un embouteilleur italien Valinch & Mallet qui a permis à Charron de gravir une marche en terme de reconnaissance. » Une entreprise italienne qui semble pérenniser sa collaboration avec l’Armagnacais landais. L’Allemagne, la Thaïlande, l’Andorre mais aussi et plus récemment la Guadeloupe (ce qui réjouit Jean-Philippe dont le papa est Guadeloupéen) importent des armagnacs Charron.
Mais la progression la plus significative pour l’eau-de-vie frappée du zèbre se situe du côté des Etats-Unis. « Depuis deux ans j’ai un nouvel importateur qui, effectivement, me fait de belles commandes. » Au point que les Etats-Unis sont aujourd’hui le premier client du domaine.
L’exportation compte pour plus de la moitié des volumes de Charron que l’on trouve en France chez plus de cinquante cavistes ou à la Maison du whisky.
Une Blanche Charron est née il y a quelques mois et va commencer à pénétrer le marché de la mixologie aux côtés des bruts de fûts qui caractérisent aujourd’hui la marque du Domaine de Charron qui gagne en notoriété.
La qualité de ses eaux-de-vie de baco trouve un bel écho chez les amateurs de spiritueux, une reconnaissance qui nourrit la passion (relativement) récente de Jean-Philippe qui mijote quelques projets de développement.