Château de Laubade : François Laura succède à Michel Bachoc
Une page se tourne au Château de Laubade. Après quarante années d’aventure, Michel Bachoc quitte la direction des vignobles de la famille Lesgourgues.
C’est en 1979, tout juste sorti des obligations militaires, que le jeune basco-béarnais, diplômé de l’école d’agronomie de Bordeaux (ENITA), était embauché à Laubade comme maître de chai. « A cette époque, se souvient-il, tout était à faire. Jean-Jacques Lesgourgues venait de planter 70 hectares pour porter le vignoble à 100 hectares et nous ne vendions pas encore la moindre bouteille. »
C’est dire si Michel Bachoc a vécu l’évolution de ce domaine « devenu une très belle marque. Là est sans doute ma fierté d’avoir installé, avec la famille Lesgourgues, le Château de Laubade parmi les plus belles eaux-de-vie d’armagnac et de l’avoir hissé à la première place (en chiffre d’affaires) des producteurs indépendants,» glisse -t-il.
Au cours de ces quarante années, Michel Bachoc a vu sa mission élargie au fur et à mesure que la famille Lesgourgues étendait son activité au vignoble bordelais et madiranais. L’ingénieur agro, à la tête des vignobles Lesgourgues, s’est aussi impliqué sur le terroir armagnacais. Il fut président du Floc de Gascogne (durant trois ans) au tout début des années 90 et a siégé plus de trente ans au BNIA.
Il passe la main à un Gersois, François Laura, passé lui aussi par l’ENITA de Bordeaux. Originaire de Panjas où se trouve la propriété familiale, François arrive à Laubade avec une solide expérience acquise dans une petite propriété en Côte de Bordeaux puis dans le Médoc où il était directeur technique d’un vignoble du groupe Dourthe. « Je rêvais de revenir dans le Gers, lâche le jeune ingénieur, c’est fait.
Le voici à la tête de Laubade et ses vingt salariés avec une légère pression : « on préfère passer après quelqu’un de pas très bon, s’amuse -t-il. Là, Michel a mis la barre très haut. » Depuis plusieurs mois, les deux ingénieurs de l’ENITA travaille de concert pour une période de tuilage qu’apprécie tout particulièrement François : « c’est génial d’avoir quelqu’un qui transmet son savoir, son expérience, sans arrière-pensée. Avec le seul souci de m’accompagner au mieux. »
Fort de son expérience bordelaise, de ses années de manager, le technicien s’installe à Laubade avec de beaux arguments et avoue se réjouir « de redécouvrir l’armagnac. Car ma première immersion était familiale. A la maison, plaisante-t-il, nous ne buvions que du Samalens… je me suis bien gardé de le dire lors de mon entretien d’embauche. »
Au-delà de la boutade, le nouveau directeur du Château de Laubade entend faire « fructifier le travail de mon prédécesseur tant en France qu’à l’export sans jamais oublier de mettre l’humain au cœur de notre démarche. »
Un propos très « lesgourguien » chez François Laura qui entend aussi le seul conseil que lui prodigue Michel Bachoc avant de partir : rester humble.