« La distillation en manque de fêtes »
Philippe Gironi, un des principaux distillateurs de l’armagnac, porte un regard sur la campagne qui s’achève. Une campagne en manque de rendez-vous festifs.
Si la campagne de distillation 2020-2021 s’achève officiellement à la fin du mois de mars, les alambics se sont éteints en Armagnac. Les cuivres sont au repos après une saison qui, finalement, aura été plus soutenue qu’on l’aurait imaginée.
« C’est vrai que la crise sanitaire et son corollaire la crise économique auraient pu faire craindre une campagne de distillation morose, commente Philippe Gironi. Pourtant, elle a été d’un bon niveau. »
Certes, le distillateur qui compte une vingtaine de clients qui font distiller chez lui « à façon » et deux fois plus d’Armagnacais chez qui il se rend avec son « ambulant », retient que globalement « on a moins distillé que l’année dernière, mais les volumes restent corrects. »
Si selon Philippe Gironi « la baisse du volume distillé doit se situer autour de 20% cette année », « la confiance dans l’armagnac est toujours là. Les producteurs, les négociants, nous les distillateurs, croyons très fort à l’armagnac. D’ailleurs, les chiffres de vente, à l’export notamment, nous confortent dans cet optimisme. Disons qu’en période un peu incertaine, l’heure n’était pas à surstocker. »
Une campagne toutefois marquée par un constat récurrent : « le manque de fêtes, lance le distillateur. Car depuis de longues années, la distillation est aussi, et de plus en plus, un moment convivial et commercial. Les producteurs et négociants organisent des fêtes, des rencontres autour de l’alambic pour célébrer certes l’arrivée de l’eau-de-vie, mais aussi pour remercier des clients ou en courtiser d’autres. Or, ces moments n’ont pas eu lieu et c’est un vrai manque pour nous tous. »
Partie remise ! C’est le voeu formulé par l’ensemble de la profession qui attend impatiemment une campagne 2020-2021 que tous espèrent plus festives.