« L’armagnac est encore une belle endormie »
Pour le nouveau président du syndicat des producteurs, le potentiel de l’eau-de-vie gasconne est très important.
Producteur en Bas-Armagnac, « sur des vignes qui appartenaient à mon père », Gaël Gessler produit des vins de Gascogne sur dix-huit hectares, « mais le centre de mon projet est la production et la commercialisation d’armagnacs en bouteille », précise-t-il. Sur son domaine du Louvre, il développe notamment la marque La licorne armagnac.
Investi depuis de longues années dans le syndicat des producteurs d’armagnacs, et l’organisme de défense et de gestion (ODG), il le préside depuis l’été dernier. « Après une première phase d’apprentissage, je me suis familiarisé avec ces instances. Nous avons la responsabilité de gérer le cahier des charges, les conditions de production de l’armagnac », rappelle le président.
Avec une projection sur le « moyen et long terme », pour « faire évoluer ces règles, pour tenir compte des demandes du marché, des exigences sociétales. » Un exercice « pas facile avec un produit (l’armagnac) qui a des phases de productions longues ».
Pour Gaël Gessler, « l’armagnac est encore une belle endormie. Son potentiel reste incroyable et nous ne l’exploitons pas suffisamment. » Aussi le président du syndicat en appelle à « plus de cohérence dans ce que nous souhaitons mettre en place. Les marchés nous tirent, c’est une évidence, mais nous devons avoir une machine qui avance dans le bon sens. »
Une chose est sûre, pour le président des producteurs « nous avons une capacité de production importante. En un claquement de doigt on peut décider de produire plus. »
Quant à la filière, « elle est composée de « locomotives » qui travaillent très bien », se réjouit Gaël. Mais nous devons être encore plus forts, encore plus ambitieux ».
Pour autant, « travailler sur le long terme n’est pas évident, glisse-t-il. Nous manquons sans doute d’accompagnement à 5-10 ans. Nous devons savoir où l’on va, pourquoi on y va, pourquoi on distille. Les encouragements à distiller sont importants, ajoute le président des producteurs, mais il nous faut une méthodologie pour accéder aux marchés. Il est essentiel de savoir ce que tu veux faire, avoir une stratégie, »ponctue Gaël Gessler.