L’embellie de l’Armagnac en Russie

Il n’y a pas que la Coupe du Monde de football en Russie… Il existe aussi un marché de l’armagnac qui connaît une belle phase de progression. Témoignages des principaux opérateurs.

Les derniers chiffres de vente d’armagnac en Russie parlent d’eux-mêmes. Avec de très belles progressions (à deux chiffres) pour la quasi-totalité des marques présentes sur ce marché. Une embellie qui s’explique en premier lieu par une situation économique plus stable  après quelques années moroses qui n’incitaient pas le consommateur russe à se tourner vers un produit dont il apprécie la qualité mais au prix supérieur aux alcools locaux qu’il consomme.

Jérôme Delord, qui exporte en volume plus de la moitié des armagnacs vendus en Russie, confirme « des conditions économiques plus favorables » et un phénomène de yo-yo depuis 15 ans sur ce marché. Si les volumes qu’il expédie en Russie ont doublé en une seule année, l’explication renvoie aussi « à une organisation qui passe par une fidélité à un même exportateur depuis près de 15 ans ». « Toutes les Maisons s’organisent mieux en Russie et toutes profitent de cette progression », pointe Jérôme Delord.

De son côté, Marc Darroze, dont les eaux-de-vie connaissent un vif succès en Russie, explique ses bons chiffres : « nous avons fait confiance à un nouveau distributeur qui nous a proposé un plan très ambitieux. Nous travaillons ensemble depuis fin 2017 et force est de constater que notre collaboration a démarré sur les chapeaux de roues. Les Russes ont la culture des jolis produits, précise-t-il. » Comme dans de nombreuses Maisons, la Russie s’installe chez Darroze sur les premières marches des pays à l’export.

L’idée que le consommateur russe est un fin connaisseur des eaux-de-vie est reprise par Bruno Gazaniol (Groupe Pernod-Ricard) dont les marques Comte de Lauvia et Marquis de Montesquiou progressent en Russie : « non seulement il apprécie la qualité en amateur des eaux-de-vie, mais il est très curieux de connaissance. Il veut savoir l’histoire de nos produits, de nos Maisons. » Pour Bruno Gazaniol, « il est très important d’appréhender notre armagnac avec sa personnalité et ses qualités. Autrement dit, il faut cesser de se comparer aux autres et notamment au Cognac. C’est que nous faisons depuis quelques années. » Avec quelques succès à la clé, la Russie est le premier marché à l’export pour les armagnacs Lauvia et Montesquiou.

Le Club des Marques est également sur une belle dynamique en Russie. « Nous sommes en phase de développement, confirme son directeur Stéphane Volpato. Nous installons une équipe en Russie comme nous l’avons préalablement fait aux Etats-Unis par exemple. » La belle progressions des eaux-de-vie du Club des marques s’explique aussi, selon Romain Dumin le directeur export, par un travail de longues dates : « depuis des années, à longueur de marchés et salons, nous travaillons avec des importateurs mais le marché n’était pas là, ou pas prêt. Désormais les conditions économiques en Russie sont favorables et les organisations que nous mettons en place devraient nous aider à poursuivre sur cette courbe de progression. » Ainsi, après Chabot, Sempé ou Cavé, le Club des marques mise sur un nouveau venu en Russie, Monluc.

Longtemps prometteur, le marché russe est désormais réalité. Reste à savoir si le coup de pouce médiatique offert à la Russie en ce début d’été profitera aussi à l’armagnac… A moins que l’équipe de France ne lui donne un coup de main en brillant le plus longtemps possible entrainant derrière elle les meilleurs produits français !

 

Plus de la moitié des armagnacs (en volume) vendus en Russie sont des Delord

Plus de la moitié des armagnacs (en volume) vendus en Russie sont des Delord