Les Armagnacais imaginent leur avenir

Que sera l’armagnac dans dix ans ? Quel sera son positionnement, quels seront ses marchés ?… Les acteurs de la filière planchent sur leur avenir

Après un premier Plan stratégique menée de 2016 à 2019, les Armagnacais ont remis l’ouvrage sur le métier. Avec une démarche ambitieuse et collective : réfléchir à ce que sera l’armagnac dans une dizaine d’année.

Nommée « Ambition armagnac 2030 », la démarche a été lancée à l’automne dernier, « fruit d’un travail entamé déjà depuis de longs mois, éclaire Olivier Goujon, directeur de l’interprofession, sous la forme de rencontres, d’échanges, de séminaires de travail et de réflexion avec les Armagnacais. »

Pour accompagner la filière dans ce travail prospectif, un homme clé : Jacques-Olivier Pesme. Responsable du pôle vin à l’University of British Columbia (Canada), l’universitaire est un spécialiste des questions de stratégie d’acteurs et des marchés internationaux. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur ces thèmes et intervient très régulièrement auprès des entreprises privées de la filière vin. Il est en outre un passionné du Sud-Ouest et de…l’armagnac. Il a, à plusieurs reprises, travaillé aux côtés des Armagnacais, notamment lorsqu’il était directeur associé de KEDGE business school à Bordeaux où il avait créé Wine and Spirit academy.

« L’ambition est effectivement de se projeter vers 2030, précise l’universitaire, de tracer une ligne pour gagner en constance, en stabilité, tout en se donnant des capacités financières de déployer une stratégie. » Le premier cap a été franchi avec le lancement, à l’automne, du processus argumenté par des experts de filières autres que celle de l’armagnac.

Depuis, sous la forme de ce qu’il convient désormais de qualifier de « démocratie participative », des questionnaires ont été envoyés à des dizaines de personnes qualifiées (des opérateurs, des personnes relais, des journalistes…) qui constituent « la communauté de l’armagnac ».
Plus de cinquante personnes ont participé en donnant leur avis, en associant l’armagnac à des mots.
« L’étape suivante est devant nous, annonce Jacques-Olivier Pesme. Les 8 avril et 5 mai, quarante opérateurs de l’armagnac, entourés de quatre experts, vont participer à quatre ateliers (sur les thèmes de la performance organisationnelle, la qualité et les savoirs, les pratiques durables ou encore l’attractivité). »

Les quarante armagnacais embarqués dans cette démarche deviendront de fait « les dépositaires d’armagnac 2030 », ambition qu’ils présenteront le 10 juin prochain devant le conseil d’administration de l’armagnac.

« Ce qu’il faut bien comprendre, martèle Jacques-Olivier Pesme, c’est que cette démarche structurée, engagée, ce travail de fond n’est pas le fait de quelques-uns, voire du BNIA, elle est la démarche de l’ensemble des Armagnacais qui ont choisi de travailler de concert pour construire et écrire leur avenir. »

C’est donc une étape importante à laquelle ont rendez-vous le 8 avril (puis le 5 mai) les quarante Armagnacais lancé dans cette aventure prospective.

Jacques-Olivier Pesme accompagne les Armagnacais (Photo DR)