Rémi trace sa route


Depuis cinq ans, le jeune distillateur poursuit l’aventure familiale débutée en 1885. Entre armagnac et rhum qu’il fait vieillir à Montréal-du-Gers
Rémi Brocardo est un gamin bien dans son époque. Aussi attachant qu’inattendu. Entre tradition et exploration de voies nouvelles.
La tradition, c’est celle cultivée depuis cinq générations au Château Lassalle Baqué, « acheté par mon arrière-arrière-grand-père du côté de ma mère, » Pointe Rémi. L’Histoire ne supporte pas l’imprécision.
Lui, le gamin de Montréal-du-Gers, s’est évidemment passionné pour la vigne, le vin et l’armagnac. Au point, du haut de ses 21 ans, de s’embarquer dans l’univers de la distillation. Chez un maitre et voisin, en la personne de Philippe Gironi, un des distillateurs « cadre » de l’appellation.
C’est avec les alambics ambulants de Philippe Gironi que Rémi a appris le boulot. De propriétés en fermes, au cours, déjà, d’une dizaine de campagnes de distillation.
Jusqu’à ce que le jeune Armagnacais, à l’âge de 25 ans, décide de s’installer, aussi, sur la propriété familiale. Histoire de multiplier les plaisirs. Depuis 2017 il travaille sa vigne, élabore ses vins et les distille. « Je travaille aussi les armagnacs de ma mère. Des eaux-de-vie plus anciennes (certaines datant du milieu des années 60) et tous les ans je distille l’équivalent de de cinq à huit pièces. »
Rien d’extraordinaire. Sauf que le garçon s’est aussi passionné pour le rhum. La faute à des voyages en Thaïlande ! « Depuis plusieurs années je fais vieillir dans mes chais quelque 200 hl de rhum par an. » Du rhum blanc qu’il reçoit par container pour les travailler dans des fûts de whisky et d’armagnac. Là s’arrête son job, les rhums sont distribués par ailleurs.
Ce double travail sur les rhums et armagnacs passionne Rémi Brocardo qui ne compte pas ses heures entre ses différents « jobs ». « Mes armagnacs commencent à être appréciés et se commercialisent bien même si mes ventes sont très modestes, lâche-t-il. Mon objectif est d’atteindre les 1000 bouteilles par an via les cavistes, la restauration et la vente au domaine. Cela me permettrait de franchir un cap et ainsi d’embaucher quelqu’un qui pourrait me seconder à la vigne. »
Du temps précieux que Rémi récupèrerait pour accentuer son boulot de commercial qu’il ajoute aujourd’hui à la palette déjà très colorée de ses activités.