La surprise des Curiosités de Laubade
Près de deux années de réflexion et une belle surprise. La famille Lesgourgues propose une nouvelle gamme d’eaux-de-vie, jeune, de caractère et inattendue.
« Nous avions envie de montrer que nous sommes innovants. Comme nous l’avons toujours été. Et cette nouveauté nous devions la trouver au cœur même de nos chais, dans nos fûts d’armagnac. » Denis Lesgourgues, en charge du développement de l’armagnac au sein de la famille Lesgourgues, ne cache pas son plaisir. Dans la lignée de l’action de son père Jean-Jacques, en connivence avec son frère Arnaud, il s’offre une actualité sur un terrain où on ne l’entendait pas forcément.
Alors qu’ici et là les Maisons d’armagnac rivalisent de nouveautés, sur le terrain des armagnacs jeunes, sur le sentier des cocktails notamment, Laubade surprend en empruntant une voie moins traditionnelle que celle dans laquelle elle excelle depuis des décennies. Après la sortie de ses bruts de fûts, c’était déjà en 2011, Laubade voulait surprendre, c’est réussie.
« Nous avons beaucoup analysé le marché français qui pèse pour 45% de l’activité de l’armagnac, précise Denis Lesgourgues. Et nous avons cherché dans nos stocks les produits qui pourraient accrocher le consommateur, notamment les nouveaux venus sur les spiritueux et les jeunes. » Dix-huit mois de dégustation, de travail au chai avec François Laura l’œnologue de la Maison. Et la lumière est venue.
Tout d’abord autour d’un cépage planté en 1997 alors que l’avenir du baco s’assombrissait: le Plant de graisse. Quelque 3800 pieds. Arrivé à maturité après douze années de chêne, un lot de 2006 déboule donc sur le marché. Un Bas-Armagnac 100% plant de graisse, cela n’existait pas. Du coup, 364 bouteilles numérotées sont proposées chez les cavistes indépendants, dans des restaurants gastronomiques et bistronomiques et dans les bars d’hôtels de prestige.
Mais ce n’est pas tout. Ce plant de graisse fait désormais partie d’une gamme baptisée Les curiosités de Laubade. Deux autres flacons de 50 cl complètent cette trilogie. Tout d’abord le Gascogna « ou la rencontre de deux familles », explique Denis Lesgourgues. Ainsi, le millésime folle blanche 2009 a bénéficié d’une finition en barriques de chênes français ayant contenus des lots de single malt whiskies de la distillerie de la famille Castan dans le Tarn. A l’arrivée, 582 bouteilles sur le marché français.
L’autre flacon de cette trilogie répond au nom de L’agricole. Des lots de 2012 (assemblage d’ugni blanc et de baco) ont fini leur vieillissement dans des barriques du château Haut Selve (Terres de Graves, propriété de la famille Lesgourgues) qui ont traversé l’Atlantique pour faire vieillir des rhums agricoles de la famille Clément en Martinique. De retour à Laubade ils ont accueilli ces lots de 2012 durant 8 mois. 1248 bouteilles numérotées sont à la vente.
Laubade a osé. Fruit d’une belle maturité et d’une volonté « d’être moteur dans l’innovation », lâche Denis Lesgourgues. Avec trois armagnacs qui en appellent d’autres pour écrire la suite des Curiosités de Laubade.