Frédéric, dans les pas des Blondeau

Même s’il rêvait d’ailleurs, Frédéric Blondeau a repris la propriété armagnacaise familiale. Depuis quelques jours il préside aussi « Labastide en fête » qui prépare le grand-rendez-vous du week-end prochain. Rencontre

A quelques jours de lancer son alambic, Frédéric Blondeau, se prépare. Dans la plus pure tradition, celle de sa famille qui depuis quatre générations élaborent des eaux-de-vie sur le domaine Lassaubatju à Hontanx, dans les Landes.
Bien sûr, comme beaucoup de gamins du villages Frédéric a appris a marché dans les rangs de vigne et à compter dans la cave en posant un doigt sur chacun des fûts.
« Mais mon avenir je le rêvais différemment, s’amuse-t-il. Dans les années 90 la France découvrait la climatisation. J’imaginais me lancer dans ce secteur. »
C’était sans doute, sans compter sur quelque chose de plus fort… Quelque chose qui s’appelle l’héritage familial. Celui qui se transmet chez les Blondeau depuis 1850.
« Je faisais mon service militaire à Djibouti lorsque mon père m’a appelé pour me demander qu’elles étaient mes intentions. » Frédéric est rentré dans les Landes, pour reprendre les vignes paternelles. « Mais je n’avais pas de formation pour m’installer. » On lui indique le château de Mons, dans le Gers mais la formation viti a débuté. « Pour ne pas perdre six mois j’ai commencé par un stage de trois mois en Bourgogne. J’ai même fait mes premières armes de dégustateur lors du concours des vins de Macon ! »
Puis retour à Mons où il passe ses examens et fait la connaissance de Véronique, une Gersoise qui suit les mêmes cours. « Je suis reparti de Mons avec un diplôme et celle qui allait devenir mon épouse… » Et celle qui depuis plus de vingt ans poursuit avec lui l’aventure de Lassaubatju.
Une suite dans les pas des Blondeau et particulièrement de Francis, le papa de Frédéric dont la personnalité a marqué bien au-delà de la propriété familiale.
Les vingt hectares du domaine de Hontanx ont été restructurés, 2/3 de cépages pour l’armagnac (baco, folle blanche et colombard), 1/3 à destination de vins Côtes de Gascogne en bio.
Mais l’armagnac est l’identité et la fierté de Lassaubatju. « De la vigne à la bouteille en passant par la distillation, nous sommes totalement indépendants », se félicite Frédéric dont les eaux-de-vie sont essentiellement vendues en France (cavistes, restaurants, vente à la propriété). Avec une ambition « celle de produire moins mais mieux, tout en offrant toujours plus de plaisir. »
Depuis quelques jours, Frédéric a été élu à la présidence de Labastide en fête, l’association qui prépare l’incontournable fête de l’armagnac à Labastide. Il succède à Philippe de Bouglon qui a porté la manifestation durant vingt ans.
Un rendez-vous qui se profile le week-end prochain et à travers lequel Frédéric espère apporter « du bonheur à tous ceux qui rêvent de se retrouver et de partager de bons armagnacs. »