Objectif 20 000 hectolitres
Jérôme Delord, président de l’interprofession armagnac, se réjouit des bons chiffres de la campagne passée et ambitionne une année 2023-2024 bien supérieure.
Avec un total de 11 531 hectolitres d’alcool pur distillés lors de la campagne 2022-2023, le président du BNIA (bureau national interprofessionnel de l’armagnac) affiche une certaine satisfaction. « D’autant qu’après la campagne précédente (10 029 hl) nous n’étions pas très optimistes pour des raisons identiques. A savoir des conditions météorologiques très défavorables (gel et grêle) que nous subissons depuis deux ans ».
« Finalement, nous avons distillé 15% en plus », précise Jérôme Delord, alors que les estimations étaient moins joyeuses. Un résultat correct que le président explique par « une tendance favorable sur les marchés, mais aussi le succès rencontré par les spiritueux et les produits Craft sur lesquels nous continuons à surfer. Tout cela est encourageant. Nous continuons à investir, et nous distillons parce que nous savons que dans les années à venir nous aurons besoin de stocks d’armagnac. »
Pour autant, le président du BNIA ne s’enflamme pas. « Il faut regarder d’ores et déjà la campagne à venir. Pour l’instant les conditions sont bonnes. Il faut ambitionner 20 000 hl pour reconstituer nos stocks. » L’objectif est fixé, reste à l’atteindre.
Comment ? « Regardons les marchés, répond Jérôme Delord. Ça bouge. De nouveaux pays s’intéressent à nos produits. Il se passe quelque chose. D’ailleurs, de nombreux jeunes reprennent les Maisons familiales et recommencent à distiller. C’est un signe fort. Il faut que nous ayons collectivement confiance derrière quelques leaders qui font avancer l’armagnac. »
Mais un marché tonique suffira-t-il a atteindre le but clairement énoncé par le président de l’interprofession ? « En tous cas c’est un élément important, rétorque-t-il. Nous sommes conscients que d’autres points sont à améliorer, comme le prix du vin de distillation. Le prix moyen est à la hausse et les efforts se poursuivent. Je crois qu’il faut avoir une approche globale sur ce sujet et convaincre, ceux qui ont besoin de l’être, que le prix du vin est un élément comme d’autres. Par exemple il faut regarder le coût de revient d’un stock d’eau-de-vie à 3, 4 ou 5 ans. A l’arrivée, la plus-value est réelle. Encore faut-il l’expliquer, le démontrer et au bout du compte convaincre que produire de l’armagnac est intéressant. Notre but est clair, poursuit-il, trouver un équilibre entre le bon prix proposé au producteur et celui qui nous permettra d’être compétitif sur les marchés. »
Comme lors de sa prise de fonction il y a quelques mois, le président Delord affiche une ambition sans faille : « il faut être ambitieux, croire en nos produits. Ça va déclencher », lance le président qui se félicite par ailleurs de l’intérêt des Armagnacais pour des cépages oubliés, des distillations spécifiques « qui contribuent à renforcer les spécificités de nos eaux-de-vie. »