La belle surprise du Baco
Si les vendanges 2021 en Armagnac ont été marquées par le gel du printemps dernier, le cépage Baco a tiré son épingle du jeu.
« Et dire que ce cépage a failli être interdit ! » Thomas Guasch, propriétaire du domaine Bordeneuve à Eauze, lance la boutade avant d’ajouter : « ce cépage est magique. On connait ses qualités de résistance aux maladies et voilà qu’il nous surprend encore. »
« On sait de lui qu’il est écologique, parce qu’il permet de traiter deux fois moins, il offre un état sanitaire parfait, et voilà que désormais il résiste mieux que les autres aux fortes gelées, » commente Thomas Gouasch.
Déjà en 1991, année qui a malheureusement marquée les mémoires armagnacaises en raison d’exceptionnelles gelées, « nous avions eu une récolte normale », se souvient le viticulteur. « Cette année nous avons subi trois ou quatre jours de gel et le baco était déjà sorti, comme l’ugni blanc. Sur un même plateau les deux cépages étaient grillés mais le baco a fait des contre-bourgeons en quinze jours. » Et à l’arrivée, la récolte de baco a été quasi normale. « Une avantage supplémentaire au crédit du baco », se réjouit Thomas Gouasch.
Un phénomène rencontré ailleurs et à de nombreuses reprises sur l’ensemble de la zone gelée. Ainsi Sandra Lemaréchal, au château de Lacquy, dans les Landes, a observé que « le baco, plus tardif », et donc pas au même degré de maturité lors des nuits de gel, « a été beaucoup moins affecté que les autres cépages. » Et là encore, « une vendange globalement normale » a été observé à Lacquy sur ce cépage.