« Le baco nous a sauvés »
La campagne de distillation 2021-2022 affiche une baisse de l’ordre de 30%. La faute au gel du printemps dernier. La qualité est au rendez-vous et le baco confirme le bien que l’on pense de lui.
Sans surprise la campagne de distillation 2021-2022 restera marquée par les fortes gelées du printemps dernier et leurs conséquences, une vendange beaucoup moins abondante. « C’est une année à oublier, lance Philippe Gironi, un des plus importants distillateurs de l’appellation. J’ai distillé environ 50% de moins que l’année dernière. Tous les clients m’ont livré mais beaucoup moins qu’habituellement. Il faut dire aussi que cette baisse de récolte a favorisé des prix attractifs pour les côtes de Gascogne au détriment du vin de distillation. »
Comme tous ses confrères, Philippe Gironi pointe deux éléments positifs : la qualité des vins distillés et la résistance du baco face au gel. « Après avoir été gelé, le baco s’est refait une belle santé, témoigne-t-il, grâce à lui nous a avons sauvé les meubles. »
Stéphane Volpato, directeur du Club des Marques (propriété du groupe Vivadour) reprend la balle au bond : « nous faisons moins 30% qu’une année « normale », mais nous devons nous réjouir de notre cépage baco. Il est vraiment la valeur sûre de notre appellation. Non seulement il est écologique dans le sens où il réclame moins de traitement, mais en plus, il prouve une nouvelle fois que bien que gelé il est reparti pour nous offrir une production quasi normale. Le baco doit devenir la signature de l’armagnac », lance Stéphane Volpato.
Pour Marc Saint-Martin, qui a couru les vignobles avec ses deux alambics ambulants, « cette campagne qui s’achève se traduit par une baisse de près de 50% pour nous. Certes tous les producteurs ont distillé, mais moitié moins cette année. » Il estime lui aussi « limiter la casse grâce au baco » et s’attarde sur la qualité des vins distillés. « Nous avons réalisé de très belles eaux-de-vie mais je crains, si la tendance du marché se confirme, que nous n’arrivions pas à répondre en termes de volumes. L’armagnac n’aura distillé que 70% d’une production normale. »
Chez Delord, Sylvain, responsable de la production, reconnait avoir réalisé un volume « pratiquement normal » cette année, « en raison de vignes peu exposées au gel. » Et l’Armagnacais de Lannepax de se réjouir, comme ses collègues « d’une très belle qualité. Nous avons sorti des eaux-de-vie très fraiches, franches et fruitées grâce à des vins de faible degré et de belle acidité, exactement ce qu’il faut pour faire un bon armagnac. » Sylvain, lui aussi, ne manque pas de louer un baco « qui a gelé mais a fait des contre-bourgeons pour une production normale. »