« Nous devons reconstituer nos stocks »

Lors d’une conférence de presse, Jérôme Delord, le président du Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA), a lancé un message très solennel aux Armagnacais

« Je tiens à m’adresser à chaque opérateur d’armagnacs avec une certaine solennité et mettre en avant quelques points importants à mes yeux, a lancé le président. Nous voilà à l’approche de notre nouvelle campagne de distillation 2023 qui marquera, je l’espère, une belle dynamique. Croisons les doigts contre les caprices météorologiques et la forte pression sanitaire. »
« A celles et ceux qui s’apprêtent à réaliser, d’ici à la fin juillet, leur affectation parcellaire en vue de la production du vin de distillation pour l’AOC Armagnac, je lance un appel : nous devons collectivement reconstituer nos stocks d’armagnacs par un fort engagement, dès cette prochaine distillation. »
Et le président de poursuivre : « Lors de mes premières interventions, j’ai posé entre autres comme objectif, celui de tenir sur les prochaines campagnes le chiffre de 20 000 hl d’alcool pur distillé. Loin d’une simple déclaration d’intention, nous avons avec le Conseil d’administration et la direction du BNIA, travaillé à vous donner des indicateurs fiables et simples pour pointer l’opportunité économique qui s’offre à tous les opérateurs, producteurs et négociants. Ces indicateurs de pilotage que le BNIA suivra chaque année sont les suivants et je dirai, de nature optimiste qu’ils sont encourageants. »


Le président a alors présenté quelques indicateurs
:
« Le prix du vin de distillation sous contrat en 2022 était de 7,057 €/% Hl (contre 5,745 € pour la campagne 2021). Notons aussi que 25 % du volume distillé a été contractualisé en amont de la distillation 2022. »
« Le coût de production à l’hectare (avant vinification) est de 5 537 €/ha »
« La constatation des cours d’achats pour un compte 00 à la propriété 2021-2022 est à 913 €/Hl AP. »


Le président Delord et son directeur Olivier Goujon sont clairs dans leur démonstration : « Nous avons choisi volontairement de mettre en avant ces chiffres, pour montrer le chemin parcouru et celui qu’il nous reste collectivement à accomplir. »
« Je tenais également à envoyer un message en direction des metteurs en marché d’armagnac, a poursuivi le président. Si j’ai affiché, lors de ma première assemblée générale, l’ambition de doubler les ventes d’armagnac à l’horizon de 3 ans, je suis convaincu que la diversité de nos profils de maisons d’armagnac est la clé de voute de cette ambition. »
« Armagnac Style, cette devise de l’interprofession, illustre bien notre capacité collective à offrir tous les styles d’armagnacs pour tous les styles de consommateurs et tous les styles de consommation, a-t-il dit encore. Rassurons nos amateurs de spiritueux par notre offre et par la promesse qu’il y a derrière chacune de nos cuvées et de nos maisons.”
« Avec l’équipe du BNIA, nous poursuivons le travail autour d’une ambition pour la valorisation et la promotion de l’armagnac sur les marchés et auprès des prescripteurs ciblés. Nous n’avons pas à rougir de notre travail avec plus de 50 millions de chiffre d’affaires : excellente année 2021 avec une progression de + 17.5% (France & Export- 117 pays importateurs) dans un contexte de reprise et une année 2022 dans un contexte inflationniste et incertain, une progression de 3.14% (France & Export- 112 pays importateurs). »

« Pour conclure, a lancé Jérôme Delord, il est important de rappeler que tous les signaux sont au vert pour le marché des spiritueux artisanaux en général et pour l’armagnac en particulier. L’on consomme moins mais mieux, l’on consomme de l’histoire et des histoires, l’on consomme du « fait main » et du « différenciant », l’on consomme des valeurs et du sens. Il est indéniable que notre filière et notre AOC armagnac surfent sur une vague positive et je reste conscient que la marge de progrès est énorme tant en volume qu’en valeur.”

“Nous avons gravé dans le marbre notre Plan stratégique « Ambition Armagnac 2030 », la volonté de porter haut le développement économique et identitaire de l’armagnac avec toutes ces particularités. Je compte sur vous pour distiller et pour commencer car l’armagnac est l’empreinte non délocalisable de notre Gascogne. Vous êtes des acteurs fiers de son attractivité, notre filière assume sa quête de valorisation », a ponctué le président.