Un siècle d’armagnac à La Grangerie
Au château de Lagrangerie, à Lannes, Antoine et Robert de Langalerie élèvent leurs eaux-de-vie dans la tradition familiale, depuis plus d’un siècle.
En arrivant au château de La Grangerie, nous avons d’abord rendez-vous avec l’Histoire. Car la bâtisse, construite au XIIe siècle, fut d’abord un couvent de moines de l’ordre des «Prémontrés» (ordre canonial catholique fondé par Saint Norbert de Xanten au début du XIIe siècle). Les moines y exploiteront la vigne pour la fabrication du vin de messe. Puis ce prieuré est racheté par un commerçant Bordelais, le prieuré devient maison de maître. Sous la Révolution, la chapelle serait devenue salle de spectacles… Elle est aujourd’hui chai d’armagnac !
« C’est par les femmes, que le domaine se transmet de génération en génération », raconte Robert de Langalerie. Le château est dans sa famille depuis le début du XXe siècle. Un domaine où se côtoie principalement des arbres fruitiers (prunes) et une quarantaine d’hectares de vignes. De l’ugni blanc. De quoi perpétuer l’élaboration de l’armagnac présent au domaine depuis un siècle.
Si l’eau-de-vie ne compte que pour environ 15 % du chiffre d’affaires de l’entreprise familiale, « l’armagnac a une place importante pour nous, glisse Robert de Lanaglerie. C’est un produit noble auquel nous sommes très attachés. »
Des millésimes (1993 et 2001) et un sept ans d’âge sont commercialisés essentiellement au domaine ou sur les marchés. Quelques flacons partent à l’export, en Californie et en Chine. Leur produit « phare et de prestige » comme le qualifie les frères Langalerie, s’épanouit et vieillit dans l’ancienne église des prieurs. Une lieu de culte qui accueillait, selon la famille Langalerie, les chrétiens des villages voisins.